Les palaces aux plages de rêve qui ont fait la renommée de la Croisette regardent le golfe de La Napoule, où mouillent les plus grands paquebots, à l’abri des vents du large grâce au rempart naturel du cap d’Antibes et de l’Estérel.
Flottant sur la ligne d’horizon, deux sentinelles semblent veiller sur les lieux : Sainte- Marguerite, l’île du châtiment qui garda prisonniers le Masque de Fer ou Bazaine, et Saint-Honorat, l’île du pardon et du recueillement monastique, propriété des moines Cisterciens. Tout autour de la cité phare du septième art, collines et plaines boisées dessinent une verdoyante couronne d’où émergent de superbes résidences et de charmants villages aux accents provençaux tels Mougins, Vallauris ou Valbonne.
Vers l’Ouest, la rivière de la Siagne, venue des préalpes calcaires de Grasse, prête ses eaux généreuses à un original port d’eau douce où s’amarrent de petites embarcations le long de ses rives assagies. Plus haut, jusque vers Auribeau-sur-Siagne, les versants du Tanneron, colonisés par les horticulteurs qui alimentent les marchés aux fleurs locaux, marquent intensément de jaune-vif le paysage hivernal, illuminé par cet acacia venu d’Australie à la fin du XIXe siècle, dénommé “mimosa” en raison de contractibilité selon la température et l’éclairage (éthymologie = “mime”).
Enfin, le massif de l’Estérel dresse ses hautes falaises porphyriques en limite des Alpes-Maritimes : criques et calanques, bois de chênes-lièges et d’eucalyptus annoncent déjà la côte varoise avec un climat plus rude où règne le mistral, capable de déchaîner la Méditerranée en quelques minutes et si justement redouté des marins. Aux confins des Alpes-Maritimes, le pic de l’Ours dresse ses émetteurs près de 600 m au-dessus des flots, regardant aussi bien les calanques ciselées en direction de Saint- Raphaël que les larges plages de Cannes, La Napoule ou Golfe-Juan.
Entre Antibes et Théoule-sur-Mer, quelques circuits pédestres arpentent le pays cannois, loin du tourbillon des mondanités et de l’agitation côtière : le long de rivières ombreuses ou sur le faîte de collines panoramiques, par des chemins pavés ou sur des sentiers odorants dans une garrigue généreuse de bruyères, d’arbousiers et de mimosas sauvages, on y découvrira le visage caché d’une région vouée à la villé - giature hivernale, mais aussi et surtout au tourisme balnéaire depuis l’entrée en gare du célèbre “train bleu” en 1922.