Comme l’attestent des photos d’époque ou des cartes postales anciennes, les femmes procédaient dès l’aube à la cueillette des pétales qu’elles entassaient dans des paniers en osier pour alimenter les parfumeries artisanales.
Aujourd’hui, l’industrie chimique a pris le relais dans cette production de parfums qui a fait la renommée du Pays Grassois. Plus haut, les vastes plateaux calcaires (Cavillore, Caussols, Calern, la Malle, Saint- Vallier) délimités par les percées du Loup (Est) et de la Siagne (Ouest) se couvrent au printemps d’une flore généreuse : champs immaculés de narcisses des poètes ou tâches rougeoyantes de pivoines voyageuses…
Au gré des sentiers et chemins on côtoiera des édifices de pierre sèche conçus pour durer des siècles : murailles souvent monumentales des oppida, architecture élaborée des bories ou des enclos à vocation pastorale.
Terres de prédilection des troupeaux d’ovins, ces plateaux sont parfois coiffés de sommets débonnaires qui se hissent à des altitudes respectables, formant des bastions avancés vers les rivages méditerranéens et de merveilleux belvédères où il fait bon itinérer entre ciel et mer : on appelle ces sommets non plus des “baous” comme dans le pays vençois, mais des “puys” certainement par analogie avec les cimes arrondies du Massif Central.
Au-dessus de l’étage de l’olivier (700 m d’altitude), quelques forêts de chênes pubescents ou de yeuses parsèment les versants Sud alors que les ubacs s’habillent parfois du magnifique couvert à la lumière tamisée de hêtraies-reliques vestiges de la forêt primaire.
Plusieurs villages médiévaux à l’architecture défensive, souvent enroulés autour de proéminences naturelles, apportent au pays grassois une dimension historique immédiatement perceptible : à Auribeau ou Bar-sur-Loup comme à Opio, Châteauneuf, Mouans-Sartoux, Spéracèdes ou Cabris, au Tignet ou à Saint-Cézaire, le regard domine les environs, les bourgs s’étant établis autour d’une place forte ou d’un château avec quelques exceptions : villages de plaine comme Pégomas, Peymeinade ou de plateau comme Saint-Vallier-de-Thiey.
Quant à la vieille ville de Grasse, on en remontera les venelles pentues en même temps que les siècles en se laissant emporter par l’émouvante ambiance médiévale que dégagent passages voûtés, porches, linteaux, places, chapelles et monuments classés marqués par les influences romane, ligure et lombarde.