Des Alpes à la Méditerranée
Alpine dans le Mercantour, elle se fait agreste dans les moyennes vallées ou azurée près des rivages de la célèbre “Grande Bleue”. Le jeu des saisons aidant, on parcourra avec bonheur les différents étages d’un département sillonné par des milliers de kilomètres de chemins, sentiers ou drailles dont demeurent, ici ou là, malgré les atteintes inéluctables du temps et l’intervention mécanisée de l’homme, quelques portions intactes.
On admirera alors, comme le témoignage d’un savoir-faire disparu, les élégants murets, les pavages esthétiques ou les ponts voûtés de ces viabilités piétonnières ou muletières aujourd’hui relayées par les larges rubans asphaltés des voiries nationale, départementale ou communale, et aussi par les pistes d’exploitation forestière ou agricole.
Tout en haut, les alpages du Mercantour offrent leur immensité revêtue d’une fine pelouse, fleurie d’espèces chatoyantes, que vient ponctuer le bleu cru des lacs glaciaires. Cimes altières aux arêtes ciselées dont le gneiss, le granite ou le schiste colorent l’horizon, vastes forêts de mélèzes, sapins ou épicéas occupent crêtes et versants au-dessus de 1 500 mètres.
Plus bas, les moyennes vallées entrecoupées de plateaux calcaires voient régner le pin sylvestre, le chêne pubescent ou le charme-houblon ; dans ces contrées parfois méconnues, on marchera souvent dans une ambiance agro-pastorale qui évoque une économie séculaire organisée autour d’attachants villages.
Quelques hêtraies aventureuses, témoins de la forêt primaire, profitent des frais ubacs à l’ombre des contreforts préalpins. Quant aux odoriférantes collines littorales, elles méritent amplement le qualificatif parfois usurpé de “panoramique”, autant il est vrai que le coup d’œil sur la Côte d’Azur depuis l’un de ces belvédères des pays mentonnais, niçois, vençois, grassois ou cannois subjuguera inévitablement les randonneurs.