Activité physique et sportive, la randonnée pédestre itinérante requiert un minimum de condition physique, un équipement individuel et collectif adapté, ainsi qu’une expérience qui doivent permettre d’apprécier et de surmonter au quotidien les aléas des milieux traversés.

Avant de se lancer, il est crucial de planifier son parcours et de choisir un niveau de difficulté adapté. Il convient d’évaluer le temps de marche quotidien, la dénivelée, la distance de chaque étape, ainsi que la variété des terrains rencontrés.

Tout randonneur, qu’il soit débutant ou expérimenté, qui décide de s’engager dans une randonnée ou d’encadrer un groupe sur un itinéraire, porte inévitablement une responsabilité et doit respecter certaines précautions d’usage ainsi que des consignes de sécurité.

AVANT LE DÉPART

PRÉPARER LE PARCOURS

  • Analyser les caractéristiques techniques et les recommandations données dans le guide,
  • Adapter le choix du parcours en fonction des conditions climatiques,
  • Essayer de partir à deux ou en groupe, jamais seul,
  • Signaler son parcours et l’heure approximative d’arrivée,
  • Prévoir un matériel de sécurité complet,
  • S’assurer de la condition physique, du niveau technique des participants et de l’homogénéité du groupe,
  • Vérifier son sac et n’emporter que des vêtements fiables, de bonne qualité, permettant d’affronter des conditions difficiles,
  • Emporter la carte TOP 25 correspondant au parcours choisi et prévoir du matériel d’orientation, tel qu’un smartphone équipé d’une application de cartographie GPS, ou, pour ceux qui en maîtrisent l’usage, éventuellement d’un GPS ou d’une boussole.

ANALYSER L’ITINÉRAIRE

  • S’informer sur les terrains traversés, milieux et espaces (névés persistants...), la nature du support (sentier...) et les obstacles à franchir,
  • Analyser les caractéristiques, regarder sur la carte IGN au 1 : 25 000e, l’importance de la distance à parcourir dans la journée, la comparer avec celle déjà parcourue,
  • Évaluer l’effort, la technicité des passages et le risque (glissades...),
  • Prendre en compte l’altitude et l’exposition ; plusieurs étages de végétation se superposent au milieu desquels des phénomènes ponctuels et localisés peuvent être observés au cours de la randonnée,
  • Imaginer sur les cartes différentes solutions de repli et des échappatoires permettant de rejoindre le village le plus proche en cas d’évènements fortuits,
  • Respecter la réglementation spécifique en adoptant des comportements respectueux dans la traversée des espaces protégés (PNM, RNR, PNR).

CONSULTER LES CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES

Avant tout départ en randonnée, il est indispensable de s’informer sur les conditions météorologiques en appelant le répondeur départemental :  Météo montagne 0 899 710 206

Il est conseillé de prendre plusieurs fois les renseignements dans les jours qui précèdent le début du départ afin de suivre l’évolution des prévisions. Dans tous les cas il est impératif :

  • De tenir compte des éventuelles alertes qui peuvent, même en été, se révéler particulièrement soutenues et localisées sur certains secteurs,
  • D’emporter l’équipement nécessaire à ces altitudes pour supporter de grosses amplitudes journalières des températures,
  • De ne pas hésiter à annuler une étape, ou à prévoir le report de la sortie lorsque cela est possible.

Un vent violent, un orage, une pluie soutenue, un coup de froid ou une canicule sur certains itinéraires peuvent compliquer l’évolution du groupe et devenir rapidement critiques en termes de sécurité.

S’INFORMER SUR LE NIVEAU DE PRATIQUE DES RANDONNEURS

Chaque randonneur doit connaître ses capacités physiques (état de santé et condition) et son aptitude (niveau technique) à marcher en montagne. Une pratique régulière de la randonnée et une bonne hygiène de vie participent à la réussite du parcours, compte tenu des efforts quotidiens successifs à fournir.

ORGANISER L’ENCADREMENT

Une randonnée, à la journée ou sur plusieurs jours, se prépare, afin d’anticiper tout aléa et de suivre un ensemble de préconisations développées dans les paragraphes précédents. Limiter le nombre de pratiquants dans le groupe afin de faciliter l’organisation et la mise en oeuvre des hébergements (réservations...), la progression dans le milieu et le respect des horaires.

PENDANT LE PARCOURS

LE RANDONNEUR, OU LA PERSONNE QUI ENCADRE LE GROUPE DEVRA

  • Prévoir de partir suffisamment tôt et ne jamais laisser progresser une personne seule ou un groupe en surnombre,
  • Rester très vigilant dans la progression : rechercher un rythme régulier en adaptant les pauses de ravitaillement,
  • S’adapter au terrain et à l’état des chemins et sentiers qui ne correspondent pas toujours aux informations et aux prévisions,
  • Rester en permanence à l’écoute de la montagne,
  • Se méfier des pentes exposées aux chutes de pierres, lorsqu’il s’agit de les traverser ou de passer en contrebas,
  • Modifier si besoin l’itinéraire prévu à l’origine,
  • Surveiller l’évolution de la météo,
  • Tenir compte de la fatigue éventuelle de certains membres du groupe,
  • Prévoir une échappatoire en cas d’incident ou de doute,
  • Rester sur les chemins et sentiers balisés ; certaines traces existantes peuvent mener à une impasse,
  • Observer un espace suffisant entre les randonneurs dans le cas d’une traversée exposée ou, au contraire, resserrer les membres du groupe dans l’ascension d’un passage caillouteux et escarpé.

SURVEILLER LES CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES

Différentes dégradations météorologiques peuvent se produire en montagne. Deux d’entre elles sont particulièrement fréquentes l’été :

L’ORAGE

L’été, en fin d’après-midi, se développent des nuages caractéristiques (cumulonimbus) qui donnent des orages accompagnés de foudre, des chutes de grêle, et de fortes précipitations.

Quelques conseils :

  • Ne pas s’abriter sous les arbres, y compris isolés sous prétexte de se protéger de la pluie,
  • Éviter de marcher sur les crêtes et les terrains qui rendent vulnérable la silhouette du randonneur. Le principe de base est “ne pas dépasser” en favorisant un arrêt dans une dépression ou une cuvette potentiellement moins exposée,
  • Éviter de porter sur soi tout objet métallique,
  • Éteindre téléphone portable et radio, sans chercher à utiliser ces appareils,
  • Garder les distances entre chaque participant,
  • À l’arrêt, s’isoler du sol en s’asseyant sur son sac à dos,
  • Ne pas négliger les précautions à prendre en cédant à la précipitation et à la panique.

ATTENTION !

Une perturbation orageuse peut souvent s’accompagner localement de précipitations abondantes qui favorisent sur les terrains secs des ruissellements importants. Dès lors, dans les passages en corniche, sous les couloirs et dans les pentes dominées par des masses rocheuses, le risque de chutes de pierres est toujours possible même après l’orage ; rester prudent dans la progression afin d’éviter de s’exposer inutilement et de s’engager dans un passage délicat.

LE BROUILLARD

Les conditions du parcours et l’orientation peuvent se révéler délicates en cas d’absence de visibilité. Il est impératif de posséder une carte, une application cartographique permettant de se géolocaliser pour définir la marche à suivre et une application de type boussole pour repérer sa position.

À l’aide de la carte topographique, qu’elle soit en format papier ou numérique, le groupe doit anticiper la perception du relief. Cela implique une interprétation préalable des symboles tels que les courbes de niveau, les points cotés et les zones d’estompage.

Comprendre correctement ces éléments est crucial pour prévoir comment franchir certains passages. En cas d’incertitude, il est conseillé de s’arrêter en un endroit sûr, de se réchauffer et, si le bulletin météorologique de la veille l’indiquait, d’attendre la dissipation du brouillard.

ATTENTION ! Par mauvais temps, les appareils électroniques tels que les GPS peuvent ne pas fournir des données fiables, en particulier concernant l’altitude, et rencontrer des problèmes de réception des signaux satellites, ce qui peut compromettre la navigation.

GÉRER LA RANDONNÉE

L’ORIENTATION : 

Savoir s’orienter et se repérer, constitue en montagne l’exigence première. Lire une carte au 1 : 25 000e, se diriger à la boussole, utiliser un altimètre doivent paraître des gestes aussi naturels et évidents que marcher. La complexité du relief du département avec ses profondes vallées et ses versants escarpés rend l’orientation parfois malaisée, inconvénient que s’attache à pallier au mieux la signalétique départementale numérotée.

CARTOGRAPHIE SPÉCIFIQUE :

En complément du descriptif et du schéma de chaque itinéraire décrit dans ce guide, il est indispensable d’emporter avec soi la carte TOP 25 correspondant au parcours. La carte au 1:25000e permet en effet une orientation de terrain précise et l’analyse des principaux paramètres du circuit (pente, dénivelée, abris, points d’eau, curiosités...). Chaque balise directionnelle figure de plus sur la carte (pastille magenta), ainsi que le numéro afférent. Enfin, en cas de problème (mauvais temps, fatigue, blessure, incident...), seule une carte détaillée permet de trouver le chemin ou la route à emprunter pour gagner le village le plus proche.

LE GPS POUR VOUS AIDER :

Vous disposez d’un smartphone : à l’aide des flashcodes, téléchargez les traces GPX des itinéraires : sur le terrain, le GPS va permettre d’apporter une assistance tout au long de la randonnée, en rendant l’orientation « plus facile et plus sûre ». Pour chaque application GPS, le principe du guidage reste le même ; l’itinéraire suggéré au randonneur permet toujours de suivre le sentier balisé et de s’orienter avec un maximum d’efficacité pour évoluer avec sérénité.

L’ENNEIGEMENT :

Persistant en juin et même en juillet, selon les années, au-dessus de 2 500 m, il se matérialise surtout sous forme de névés comblant les hauts vallons orientés nord ou ouest. Une prudence particulière devra être observée durant la traversée des névés, car la neige durcie ne pardonne aucun faux-pas. Aussi, crampons, piolet voire une corde pour poser une main courante sont utiles en début d’été.

LA CHASSE :

Activité ancestrale très prisée des autochtones, la chasse concerne essentiellement la saison automnale. On veillera à observer de la mi-août (sur le littoral) à janvier, les règles du plus élémentaire bon sens : revêtir des tenues voyantes, ne pas s’écarter des sentiers balisés que les chasseurs connaissent, se manifester de façon sonore au moindre doute. Des panneaux provisoires apposés lors des battues (sanglier notamment) préviennent les randonneurs d’un danger particulier sur les itinéraires pédestres.

LES CHENILLES PROCESSIONNAIRES :

En cas de présence de nids ou de processions, désormais particulièrement persistants, éviter de cheminer sur les itinéraires infestés. Dans tous les cas, ne toucher ni les nids, ni les chenilles dont les soies peuvent être dangereuses, urticantes et causer des problèmes sanitaires.