L’allure rassurante du départ des vie ferrate, la relative accessibilité facilitée par les éléments de progression en place et une ligne de vie continue ne doit pas faire sous-estimer les risques liés à la progression dans un milieu vertical où le risque de chute est réel.
Progression individuelle auto-assurée
C’est la pratique la plus répandue même si elle n’est pas la plus sûre. Chaque pratiquant évolue en autonomie, relié au câble de ligne de vie par une double longe équipée d’un dispositif d’absorption d’énergie (voir pages équipement et matériel).
Règles de sécurité :
- progresser avec les 2 mousquetons reliés en permanence à la ligne de vie,
- au passage des fractionnements, décrocher un seul mousqueton à la fois,
- enlever régulièrement les torons qui se forment sur les longes car ceux-ci pourraient diminuer l’efficacité du dispositif d’absorption de choc,
- respecter la règle d’une seule personne par tronçon de câble entre 2 fractionnements,
- en cas de fatigue ou pour le passage des fractionnements en zone athlétique, ne pas hésiter à se reposer en mousquetonnant sa longe courte sur les barreaux de progression.
Attention ! pour certaines longes anciennes dites “en V” (aujourd’hui hors normes), un seul brin doit être relié à la ligne de vie sous peine d’annuler le fonctionnement du dispositif d’absorption de choc ; les longes actuelles sont dites “en Y”.
Progression en groupe encordé
C’est la pratique la plus sûre vivement recommandée pour les enfants, les débutants et les personnes peu familières de l’activité. Les membres du groupe évoluent simultanément derrière le leader, reliés entre eux par la corde d’assurance passée régulièrement dans les points d’assurage disposés tout au long du parcours. La corde offre ainsi une sécurité supplémentaire en cas de chute ou d’erreur de manipulation des longes individuelles (voir pages équipement et matériel).
Règles de sécurité :
- utiliser une corde dynamique (corde d’escalade),
- encorder les pratiquants avec une distance de 4 à 6 m entre eux,
- progresser simultanément, corde tendue,
- passer systématiquement la corde dans les points d’assurage prévus à cet effet (passage direct dans les queues de cochon ou mousquetonnage des points d’ancrage),
- utiliser impérativement les longes individuelles en complément de la corde d’assurance,
- placer la personne la moins expérimentée immédiatement derrière le leader,
- suivre le leader lors des montées ou traversées, le précéder pour les descentes.
Pour faciliter la progression du groupe, une personne expérimentée ou un encadrant peut évoluer en parallèle et en autonomie afin de pouvoir se placer dans les endroits délicats pour faciliter le passage de chacun.
Franchissement des agrès
En dehors de la progression traditionnelle sur les barreaux métalliques, de nombreuses vie ferrate proposent des agrès tels que : tyrolienne, pont de singe, pont himalayen, passerelle, échelle ou autre filet.
En dehors du côté ludique, le franchissement de ces passages est souvent impressionnant et nécessite la mise en œuvre d’une technique adaptée.
Passerelles, ponts himalayens ou ponts de singe
Présents sur la majorité des itinéraires, leur franchissement est généralement obligatoire.
Règles de sécurité :
- respecter les consignes de sécurité présentes au départ de l’agrès (règles d’usage, limitation du nombre de personnes),
- placer ses longes sur le câble de ligne de vie,
- éviter de faire balancer inutilement l’agrès lors de la progression.
Si l’envergure des pratiquants ne permet pas une évolution commode sur ce type d’agrès ou si la personne panique, il est toujours possible de suspendre la personne à un câble porteur de l’agrès à l’aide d’une poulie et de la tracter avec un brin de corde.
Tyroliennes
Présentes sur de nombreux itinéraires, leur franchissement est toujours facultatif. Elles nécessitent obligatoirement l’usage d’une poulie spécifique et d’une paire de gants (voir pages équipement et matériel).
Règles de sécurité :
- se longer à un point fixe au départ de la tyrolienne,
- placer la poulie sur le câble porteur,
- fixer la poulie au harnais au moyen d'un mousqueton de sécurité afin d'avoir une distance courte entre vous et la poulie ; ne pas utiliser de longe intermédiaire,
- vérifier le bon alignement entre le pontet du harnais et la poulie ; en cas de vrille, danger de retournement,
- placer la deuxième longe sur la ligne de vie de la tyrolienne, à l’aide d’une pièce métallique de jonction du type maillon rapide. Cette technique permet de ne pas altérer le mousqueton,
- mettre des gants et bien attacher ses cheveux (danger majeur si les cheveux viennent au contact de la poulie),
- vérifier le bon positionnement de l'ensemble des éléments et vérifier que personne ne se trouve sur la tyrolienne,
- détacher la première longe du point de départ,
- mettre les mains en appui sur le câble porteur, loin derrière la poulie ; cette méthode permet de garder le corps dans l'axe de la tyrolienne,
- se laisser glisser en régulant sa vitesse avec les mains en appui sur le câble pour éviter tout risque de choc à l’arrivée,
- s'il reste quelques mètres à parcourir pour atteindre l'arrivée, se tirer au câble avec les mains,
- dégager rapidement l'aire d'arrivée.
Bien que très ludique, le franchissement des tyroliennes demande une bonne technique et le strict respect des consignes de sécurité. Si cette technique n’est pas parfaitement maîtrisée, contourner l’agrès par l’itinéraire aménagé à cet effet.